Toute personne qui commet une mécréance devient automatiquement mécréant
« Toute personne qui commet une mécréance n’est pas nécessairement un mécréant car il se peut qu’il ait quelque chose qui empêche (en arabe : mâni’) de le rendre mécréant. Et c’est pour cela que nous disons que : certaines choses qui sont propagées sur certains gouverneurs musulmans sont du ressort de la mécréance ; mais il n’est permis à personne de se comporter avec ce gouverneur comme on se comporte avec un gouverneur mécréant jusqu’à ce que lui soit dressée les preuves ; c’est-à-dire que les conditions pour poser le Jugement de mécréance soient réunies et ce qui empêche de poser ce jugement soit absent »
Voici les preuves :
Cheikh Al Islâm ibn Taymiyya -qu’Allah lui fasse miséricorde a dit- :
«Toute personne qui fait une erreur (et ici on parle de ce qui fait sortir de l’Islâm) n’est pas (nécessairement) un mécréant, surtout dans les choses pointues où la communauté de l’Islâm a fort divergé.. »
Receuil de fatawa d’ibn Taymiyya, tome 16, page 424.
Et il a dit - qu’Allah lui fasse miséricorde - :
« Et il n’appartient à personne de rendre mécréant un musulman même s’il a commis une erreur et s’est trompé jusqu’à ce que lui soit dressé les preuves et qu’il discerne la bonne voie, et celui dont l’Islâm est affirmé avec certitude on ne peut pas le lui retirer avec un doute mais de plus il ne peut être retiré qu’avec le fait de dresser les preuves et de dissiper l’ambiguïté »
Recueil de fatawas d’ibn Taymiyya, tome 12, page 466.
Et il dit - qu’Allah lui fasse miséricorde - :
« Chaque fois qu’ils les ont entendu dire : celui qui dit telle chose est un mécréant , l’auditeur croit que cette parole englobe toute personne qui dit une telle chose, et ils n’ont pas réfléchi au fait que le fait de poser le jugement de mécréance (le Takfir) a des conditions et des choses qui s’y opposent (les empêchements) qui peuvent ne pas être réunies chez un individu particulier et que le fait de poser le jugement de mécréance de manière générale (celui qui dit telle chose est mécréant) n’implique pas le jugement de mécréance sur un individu particulier sauf si les conditions sont réunies et les empêchements sont absents. Ceci est mis en évidence par le fait que l’Imâm Ahmad et la globalité des Imâms qui ont prononcé ce genre de paroles générales n’ont pas rendu mécréants la majorité de ceux qui ont prononcé cette même parole. »
Recueil de fatawas d’ibn Taymiyya, tome 12, page 487.
Et il a dit - qu’Allah lui fasse miséricorde- sur le fait de poser le jugement de mécréance :
« Et ce qui est voulu ici c’est : que les écoles des Imâms sont basées sur ce détail entre le genre et le particulier »
Recueil de fatawas d’ibn taymiya tome 13, page 348.
Et il dit également- qu’Allah lui fasse miséricorde- :
« Le fait de juger un individu particulier de mécréant- parmi ces ignorants et leurs semblables- c’est-à-dire le fait de juger qu’il fait partie des mécréants est interdit jusqu’à ce que soit dressé les preuves de la révélation sur l’un d’entre eux qui mettront en évidence qu’ils transgressent la voie des Envoyés et ceci même s’il ne réside aucun doute dans le fait que ce qu’il a dit est une mécréance ; et ceci est valable dans le fait de juger mécréant tous les individus particuliers »
Recueil de fatawas d’ibn Taymiyya tome 12, page 500.
L’Imâm Al-Albânî - qu’Allah lui fasse miséricorde- a dit :
« Toute personne- parmi les croyants- qui commet un acte de mécréance n’est pas nécessairement un mécréant »
Recueil des Hadiths Authentiques, (Silsilatou Al-Ahadith A-Sahiha) sous le Hadith numéro 3048.
L’Imâm Al-‘Outhaymîn - qu’Allah lui fasse miséricorde - a dit :
« Il y a d’office pour toute personne qui commet un acte de mécréance un empêchement qui va empêcher de le rendre mécréant…. Il faut obligatoirement que ce soit une mécréance claire sans aucune ambiguïté car si elle comporte une ambiguïté, la personne qui le commet ne peut être rendue mécréante même si on dit que ce qu’elle a commis est une mécréance.
Nous faisons donc la différence entre la parole et celui qui dit cette parole et entre l’action et celui qui fait l’action; il se peut que l’action commise soit une perversité et qu’on ne juge pas pour autant la personne qui la commet comme pervers à cause d’un empêchement qui nous empêche de le rendre pervers ; et il se peut que ce soit une mécréance et que l’on ne rende pas mécréant la personne qui la commet à cause d’un empêchement ; et la révolte des Khawarij n’a causé du mal à la communauté qu’à cause de cette mauvaise interprétation….
Il se peut que quelqu’un commette un acte de perversité sans qu’il y ait de doute mais par ignorance, alors que si tu lui dis : mon frère ceci est illicite, il te répond : qu’Allah te récompense, et il arrête.
Donc : comment puis-je juger un individu de pervers sans lui dresser les preuves ?
Donc : ceux à qui tu fais référence parmi les gouverneurs des arabes et des musulmans il se peut qu’ils soient excusés et qu’ils n’aient pas connus la preuve, ou il se peut que la preuve leur soit arrivée et que quelqu’un les trompe et leur mettent des ambiguïtés. »
Rencontre porte-ouverte du Cheikh 3/125, rencontre 51, question 1222.
Il dit également - qu’Allah lui fasse miséricorde - en réponse à la question :
Peut-on considérer ceux qui ne jugent pas selon le Coran et la Sounnah mais jugent selon les législations françaises et anglaises comme des mécréants ?
Il répondit :
« Il faut voir ; quelle est la raison qui les pousse à cela ? Est-ce que quelqu’un parmi ceux qui prétendent détenir la science les trompe et leur dit que cela ne contredit pas la législation (Islamique) ? Ou autre ?...on ne peut juger ce genre d’affaire qu’au cas par cas… »
Rencontre porte-ouverte 1/24, rencontre numéro 1, question 31
Remarque :
Les conditions pour poser le jugement de mécréant sont au nombre de quatre :
1- la science : c’est-à-dire qu’il soit savant du fait que la chose est illicite (qu’il ne soit pas ignorant)….et il n’est pas obligatoire qu’il soit savant du fait que c’est une mécréance.
2- l’intention : c’est-à-dire qu’il ait voulu faire l’action (qu’il ne l’ait pas faite par erreur)…et le sens de cette condition ce n’est pas qu’il ait eu l’intention de mécroire en Allah.
3 - le choix : qu’il ait le choix de l’action (qu’il ne soit pas sous la contrainte)
4 - absence de mauvaise interprétation permise : c’est-à-dire qu’il n’y ait pas d’ambiguïtés avec les preuves qui font qu’il va croire que ce qu’il fait est autorisé.
Voir l'article complet:
https://refutations.blog4ever.com/blog/lire-article-730519-9788616-refutation_generale_de_toutes_les_ambiguites_des_t.html
Source : www.salafs.be
Le livre : " Et débat avec eux de la meilleure manière qui soit " (Et discute avec eux de la meilleure façon.) -
Sheikh Abu 'Abd-Ar-Rahman Bandar Ibn Nayif Al-Outaybî – hafidhahou Allah.
Traduction rapprochée : par Mehdi Abou Abdirrahman
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