La révolte contre le gouverneur mécréant n’est pas toujours autorisée
La révolte contre le gouverneur mécréant n’est pas toujours autorisée
Elle est conditionnée par :
1 - Le fait qu’il (le gouverneur) commette une mécréance claire dont nous avons une preuve venant d’Allah.
2 - Le fait de lui dresser les preuves.
3 - La capacité de le retirer du pouvoir.
4 - La capacité de le remplacer par un musulman.
5 - Que le fait de se révolter contre lui n’amène pas un mal plus grand que le fait de le laisser à sa place.
Et c’est pour cela que nous pouvons dire : le fait de se révolter contre quelqu’un qui commet une mécréance et devient mécréant n’est pas toujours autorisé
Voici les preuves :
Al Hâfidh Ibn Hajar – qu’Allah lui fasse miséricorde - a dit sur le gouverneur mécréant :
«Il est obligatoire de le combattre pour celui qui en est capable…»
Fath Al-Bari (l’explication de Sahih Al-Boukhari) 9/13 sous le Hadith numéro 7054
L’Imâm Ibn Bâz – qu’Allah lui fasse miséricorde – a dit :
« …Sauf si les musulmans voient une mécréance claire dont ils ont une preuve venant d’Allah : il n’y a pas de mal à se révolter contre ce gouverneur pour le retirer s’ils en ont la capacité ; mais s’ils n’ont pas la capacité : ils ne se révoltent pas, ou si la révolte cause un mal plus grand : ils ne peuvent pas se révolter pour prendre en considération le bien de tous.
La règle légiférée sur laquelle tous les savants sont unanimes est : Il est interdit d’enlever un mal par un mal plus grand, mais de plus il est obligatoire de repousser le mal par ce qui l’enlève ou le réduit.
Tandis que repousser le mal par un mal plus grand : ceci est interdit par unanimité des musulmans.
Donc si ce groupe - qui veut retirer ce gouverneur qui a commis une mécréance claire- a les capacités pour le retirer et le remplacer par un bon gouverneur vertueux sans que cela n’engendre un grand mal pour les musulmans et un mal plus grand que le mal de ce gouverneur : alors il n’y a pas de problème. Tandis que si la révolte cause une grande perversion, une perturbation de la sécurité, de l’injustice envers les gens, des meurtres d’innocents etc... Alors c’est interdit »
Recueil de fatawas d’Ibn Bâz 203/8.
L’Imâm Al-‘Outhaymîn - qu’Allah lui fasse miséricorde - a dit concernant le fait de se révolter contre le gouverneur mécréant :
« Si nous sommes capables de nous révolter, alors nous le faisons et si nous ne sommes pas capables, alors nous ne révoltons pas car toutes les obligations légiférées sont conditionnées par la capacité, et si nous nous révoltons il se peut que cela cause un mal plus grand que si le gouverneur reste en place, car si nous nous révoltons et que sa puissance apparaît nous n’en sortirons que plus humiliés et lui va continuer dans sa mécréance et sa tyrannie.
Ces choses demandent de la pondération et il faut joindre la législation à cette pondération, et éloigner les sentiments de ces choses ; nous avons besoin de sentiments pour nous enthousiasmer et nous avons besoin de la législation et de la raison pour ne pas se laisser entraîner par les sentiments qui vont nous conduire à la perdition."
Rencontres porte-ouverte du Cheikh 126/3, rencontre 51, question 1222.
Et il dit :
« ….dites trois conditions et si vous voulez dites quatre :
1 - que vous voyez
2 - une mécréance
3 - claire
4 - dont vous avez une preuve venant d’Allah
Ce sont quatre conditions ; et si nous avons vu ceci- par exemple- : la contestation n’est pas permise tant que nous n’avons pas la capacité de retirer le gouverneur, donc si nous n’avons pas la capacité: la contestation n’est pas permise, car si nous contestons alors que nous n’avons pas la capacité il se peut qu’il en finisse avec ce qui reste des gens vertueux et que son hégémonie devienne complète ; voici donc les conditions de la permission ou de l’obligation- l’obligation de se révolter contre les gouverneurs-, mais avec la condition d’en avoir la capacité, car si nous n’en avons pas la capacité : il est interdit de se révolter car cela fait partie du fait de chercher sa propre perte.
Quel est le bien si on se révolte contre ce dirigeant – dont nous avons vu une mécréance claire dont nous avons une preuve venant d’Allah- si on ne dispose pour cela que d’un couteau de cuisine alors que lui dispose de chars et de mitraillettes ?
Aucun bien ! Et cela équivaut au fait de se révolter pour se tuer soi-même !
Il est vrai que nous devons ruser pour le destituer de son poste et en finir avec lui mais avec les quatre conditions que le Prophète « Sala-Llâhou ‘alayhi wa Salâm » a citées :
« Que vous voyiez, une mécréance, claire, dont vous avez une preuve venant d’Allah »
Explication du Cheikh du livre le Jardin des Vertueux 515/4, éditions Al-Watan.
Remarque :
Cheikh Al-Islam Ibn Taymiyya a dit en mettant l’accent sur la concordance entre la révolte et le mal (qui en découle) :
« Peut-être que l’on ne connaît pas une faction qui s’est révoltée contre un gouverneur sans que sa révolte ait engendré un mal plus grand que celui qu’elle a enlevé »…
Notes :
Minhâj A-Sounnati A-Nabawiyya de Ibn Taymiyya 391/3.
Voir l'article complet:
https://refutations.blog4ever.com/blog/lire-article-730519-9788616-refutation_generale_de_toutes_les_ambiguites_des_t.html
Source : www.salafs.be
Le livre : " Et débat avec eux de la meilleure manière qui soit " (Et discute avec eux de la meilleure façon.) -
Sheikh Abu 'Abd-Ar-Rahman Bandar Ibn Nayif Al-Outaybî – hafidhahou Allah.
Traduction rapprochée : par Mehdi Abou Abdirrahman
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